BOUE DE CHEMIN
Par Charles et Xavier le 2011 nov. 5, 19:32 - Lien permanent
L'enfer, c'est la boue. On sait ce que c'est, on peut en parler : on en vient. Nous avons endure la neige de la Sierra Nevada et le sable de l'Arizona mais ces quatre derniers jours sur les chemins forestiers du Nicaragua nous ont fortement marques.
Parce qu'on en a bave !!
Nous sommes partis de San Raphael del Sur pour atteindre San Juan del Sur par des chemins secondaires plutôt que la route pleine de camions. Tout se passa bien jusqu'au village de la Trinidad : petit chemin cyclable, ombrage, vraiment tres agreable :
La route etait toute tracee : Tecomapa - La Cholpa - el Astillero. Une cinquantaine de kilometres de ballade jusqu'a el Astillero, petit port de pêche. Une journee de pedalage en forêt... Quelle ne fut pas notre deconvenu lorsque nous croisâmes un bus embourbe (un camion benne avec des gens dedans, quoi) de 20 cm dans une bande de boue d'une cinquantaine de metres de long. Nous passâmes cette zone en poussant les velos une premiere fois. Ce fut penible mais on avancait bien : on ponvait pedaler entre chaque zones boueuses.
Et puis ca se gate. Nous ne tardons pas a nous retrouver continuellement enlises a pousser (voire porter) les velos a bout de bras. Ereintant pour nous qui devions errer un temps. La boue s'aglutine dans les passages de roue des velos, les empechant de rouler. Elle nous remonte jusqu'au genoux avec un phenomene de succion nous aspirant les pieds quand nous voulons les soulever. Les coutures des semelles se dechirent en peu de temps. Nous devons donc continuer pieds nus dans la gadoue qui cache quelques surprises epineuses.
Apres une journee de cette galere, nous arrivons enfin a Tecomapa. 15 km parcourus a la force des bras. Tecomapa : quatre barraques, pas de route et des gens qui vivent dans cette jungle. Apres renseignement aupres des habitants, que nous faisont rire quand ils nous voient trainant nos velos, nous apprenons que le chemin jusqu'a La Cholpa est "malissimo" mais qu'il existe une sortie sur la mer qui nous permettrait d'atteindre el Astillero plus aisement par la cote. On repart, le lendemain, plein d'espoir. La route est longue ! Il faut traverser des rivieres :
Il faut se decider sur la route a prendre a chaque embranchement. Nous n'avons pas de carte mais la boussole nous a bien servi car, bien souvent, les chemins ne sont pas des grosses routes bien tracees :
Le deuxieme soir dans la jungle nous entendons, au loin, le bruit familier du ressac des vagues. C'est bon : c'est pour demain ! Il est temps nous commencons a manquer a manger.
Nous repartons donc le lendemain. Apres une journee de marche, nous croisons une habitation. Un type est la. Il nous repete que le chemin jusqu'a el Astillero est "malissimo" mais qu'en passant par la mer, c'est mieux. Mais oui, nous le savons ! Mais comment fait-on ? Il nous ouvre sa barriere en nous disant : "c'est par la".
Et enfin, la mer !
Nous n'etions donc pas loin. Soulagement d'être presqu'arrives. Nous nous detendons, nous contemplons l'ocean Pacifique, des enfants jouent au base-ball et nous les regardons. Boue, pluie, crevaisons (impossibles a bien reparer a cause d'une mauvaise colle) sont loin. Nous ne sommes pas encore arrives mais, pour l'instant, cela ne nous preoccupe guere. Les quatre heures de marche dans le sable qui nous attendent demain, on n'y pense pas, on s'en fout !
Or, pousser les velos dans le sable, c'est dur. C'est certes mieux que la boue, mais il ne nous a pas fallut longtemps pour comprendre que ce n'est pas encore termine. Bon, cette côte Pacifique est vraiment belle. Ca aide a faire passer la pilule. Au passage, on se rend compte qu'elle n'est pas facile d'acces :
Nous avancons bien tout de meme mais il nous faut encore franchir ca :
Ce qui semble difficile s'avere ètre, en fait, tres penible. Nous n'avons plus de chaussures et les rochers sont brûlant et abrasifs. Mais au detour de ces falaises nous apercevons el Astillero. Enfin ! De plus, le sable est bien tasse et on peut pedaler dessus :
On se croit tirer d'affaire (encore une fois). C'est sans compter ce qui nous a semble, a ce moment la, l'acharnement du destin : Un derniere riviere a franchir. Profonde et bien plus de courant que toutes celles que nous avons franchies jusque-la.
Quatre jours, cinquante kilometres... Bien loin des soixante-dix quotidiens mais surtout bien plus penibles. On a jamais autant peine.
Enfin bon, nous avons atteint el Astillero les pieds niques mais en bonne sante et on a vite retrouve la bonne humeur. Nous aurions pu eviter tout cela en rebroussant chemin aux premieres traces de boue et en faisant un detour. Mais aucun regret, ces quatre jours dans la jungle nous laisserons des souvenirs assez indelebiles.
Commentaires
Merci pour le récit, les photos et la vidéo surtout!!! Ça fait plaisir et c'est juste génial!! En effet vous avez du en baver, mais apres tout: c'est ça l'aventure!!! :)) Profitez bien! Et faites attention a vous tout de meme!!! Des bisous.
ah ah cest enorme les ga
waouh super l article sa doit etre vraiment sympa a travezrser les rivieres mais je pense que je prendrais les grd axes de mon cotes ...
et cest cool vs allez etre en avance sur le programme
a la prochaine les amigos
Salut les frangins!
Merci encore pour ce récit ou on se sent bien impuissant, mais je vous tire mon chapeaux car physiquement (mais surtotu moralement) ça a du etre une épreuve bien rude. Mais comme vous l'avez bien dit ça restera une expérience indélébile que vous aimerez vous rememorer en vous marrant!
Profitez!
A bientot
Sam
héhéhé ! l'avantage c'est que ça nettoie les traces de boue
amusez-vous bien !
gros bisous
Whaaaaaaaggghhh !!!
Alors c'est qui le plus fort !!! Vous lui avez mis bien profond à cette p..e de dame nature ! Réchauffement climatique, espèces en voie de disparition, trous dans la couche d'ozone, quoi qu'il en coute, l'Homme triomphe toujours !!!
Sinon, vous avez bien fait de les laisser au milieu de la boue ces blaireaux dans leur bus pourri. Y a bien assez de truc formidable en France (comme le camembert) pour ne pas exporter les conneries comme l'assistanat à outrance.
Par contre, si y a un truc qui m'avait pas manqué, c'est le rire de l'aut' con (sur la vidéo). On dirait la boîte à Lambert mais en pire.
Aller ciao bande de moules !
J'avais pas tout vu hier mais, ouf, zetes sauvés.
Super la vidéo : je vous vois vivants ! Et pas du tout épuisés, c'est de la bonne fabrique de qualité.
Avantage de la boue : c'est pas trop dur pour planter les piquets de tente. Comment vous installiez vous pour le bivouac dans la jungle boueuse ?
Bravo les gars. Si plus tard vous passez par la Guyane française vous pourrez faire la nique aux commandos qui s'y entrainent régulièrement dans la jungle.
Bonne route (au sens bitume bien propre et net).
Bises affectueuses de Papalain
Comment ça fait trop plaisir de vous voir en vidéo!!!!!
Super le récit, on se croit avec vous... enfin perso je préfère être devant mon ordi, vous en avez trop chié mais vous vous en êtes super bien sortis... CHAPEAU les mecs!
En tout cas vous n'avez pas l'air d'avoir perdu votre sens de l'humour malgré tout ce bordel! Xav ta marque de bronzage me fait toujours autant rêver, ta coupe commence à être pas mal aussi! La tondeuse t'attend à la maison si tu as besoin lol
Gros bisous
J'avais pas vu la vidéo et effectivement le rire est ... pourri! Xav, avec tes talents de nageur, on comprend aisément que tu t'y colles pour la vidéo ^^ manque plus que le maillot de bain rouge!
Et comme dirait Goethe : " On peut aussi bâtir quelque chose de beau avec les pierres qui entravent le chemin."
A+
Mais waouh... mais quels hommes!!!!!je suis fan!! d bisous.MiSS you
Je comprends pas pourquoi vous n'avez pas construit de pont....
Bonne route !
Biz
Bien joué les mecs !
en passant : Charles a trop la voix de Gérard Holtz.
Allez, vive le sport, et vive la bière !